Mort ou survie du RETREP ?
Messagede chris 09 » Lun 21 Nov 2011 19:53
Bonjour,
Enseignant à la retraite, je bénéficie du RETREP.
Une de mes anciennes collègues, qui avait envisagé de partir en fin d'année scolaire en bénéficiant du RETREP vient de me téléphoner pour me demander mon avis. Elle a entendu dire (nombreux sont les "conseilleurs" !) que le RETREP risquait d'être supprimé bientôt pour les futurs retraités.
J'ai donc pensé à vous, Bernard, car je sais que vous êtes une mine intarissable sur le sujet et que votre avis serait très éclairé.
Merci donc de bien vouloir me répondre, afin que je puisse rassurer ma collègue.
(Je précise que ma collègue est née en 1955, elle a deux enfants, et a bien enseigné plus de quinze ans comme institutrice avant de devenir prof des écoles.)
chris 09
Votre collègue n'est la seule à avoir entendu dire que le RETREP risquait d'être supprimé. Certains ont même la certitude que le RETREP va disparaître. Ces personnes qui répandent ces rumeurs infondées parlent d'un sujet qu'elles ne connaissent pas, elles feraient mieux de se taire car elles affolent tout le monde. Il y a suffisamment de choses inquiétantes qui, malheureusement, sont réelles , alors évitons d'en rajouter.
Cela dit, il ne faut pas croire non plus que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les réformes successives des retraites réduisent peu à peu le nombre de bénéficiaires du RETREP. En effet, la disparition progressive du corps des instituteurs ne permettra plus à terme de prendre une retraite anticipée. La mise en extinction du dispositif à compter du 1er janvier 2012 offrant la possibilité aux mères de 3 enfants ayant 15 ans de services de partir sans condition d'àge va contraindre les mères qui ne remplissent pas la double condition (3 enfants et 15 ans de services au plus tard le 31 décembre 2011) à poursuivre leur activité jusqu'à l'àge légal de la retraite. Enfin, la décote mise en place pour les fonctionnaires appliquée par le RETREP depuis 2006 plus avantageuse que celle de la SECU sera la même que celle du régime général en 2015 (1,25 % par trimestre manquant). Cependant, quelques enseignants pourront encore faire appel au RETREP jusqu'en 2019 (vraisemblablement 2018 en raison du plan de rigueur qui va être voté prochainement), car si le taux de décote sera le même qu'au régime général il n'en est pas moins vrai que le montant de la décote restera légèrement moins élevé et même parfois l'enseignant échappera totalement à la décote en raison de l'àge butoir. A partir de 2020 (probablement dès 2019), aucun enseignant ne pourra plus aller au RETREP car les deux régimes appliqueront les mêmes critères (pour tous : même durée d'assurance, même taux de décote, même àge d'annulation de la décote 67 ans).
Ce n'est donc pas le RETREP qui va disparaître, mais le nombre d'allocataires qui va diminuer de plus en plus. A terme, seuls les enseignants mis en invalidité seront toujours pris en charge par le RETREP jusqu'à l'àge légal. Les personnes qui sont actuellement au RETREP resteront au RETREP jusqu'au moment où elles pourront basculer au régime général. Certaines d'entre elles (essentiellement les mères de 3 enfants qui sont partis très tôt) quitteront le RETREP dans 5, 10 voire 15 ans ou plus.
Votre collègue née en 1955 qui a enseigné plus de 15 ans comme institutrice titulaire peut donc attendre à aller au RETREP (elle remplit déjà les conditions) sans prendre de risques.