Passer du primaire public au primaire privé

[magnolia]

Je suis enseignante dans la primaire public (échelon 4).
Est ce que je peux passer dans le privé catholique sous contrat sans passer de concours ?
Si oui comment ?
Est ce que je perdrai mon ancienneté ?
Est-ce que je garderai mon statut de fonctionnaire ?
Merci de m'éclairer car je ne comprends pas grand chose au site Formiris.

[Invité]

Il est en droit possible pour un enseignant fonctionnaire d'être affecté dans un établissement privé sous contrat d'association, mais c'est rare (environ 1 000 cas en France). Il faut la demande de l'enseignant, l'accord de l'établissement d'enseignement privé, celui de l'autorité administrative dont dépend l'enseignant (poste d'origine) et une décision positive de l'autorité administrative dont dépend la nomination finale (poste d'arrivée).

L'enseignement privé écarte souvent ces candidatures. Les syndicats d'enseignants de l'enseignement privé sont également réticents. Il faut donc généralement représenter un "bonus" (profil particulier et souhait du chef d'établissement).

[Invité]

Ajouts :

Un fonctionnaire affecté dans l'enseignement privé conserve son échelon, son ancienneté, et reste dans son corps d'origine. Il n'a pas à démissionner. Il peut revenir dans l'enseignement public (à sa demande ou suite à une suppression de poste). C'est la meilleure solution... si elle est possible.

Par ailleurs, mais ce n'est pas du tout conseillé, un fonctionnaire peut démissionner et passer le concours de maître de l'enseignement privé. Il perd semble-t-il son ancienneté et ses avantages, et en tout cas, n'a plus de garantie de l'emploi.

On pourrait enfin imaginer qu'un fonctionnaire demande une disponiblité et passe le concours de maître de l'enseignement privé. Il ne garderait pas son ancienneté dans sa nouvelle fonction de maître contractuel ou agréé, mais pourrait cesser sa disponibilité et revenir dans l'enseignement public, ou bien démissionner de son corps de fonctionnaire une fois épuisés les droits à disponiblité. Je ne connais aucun cas de ce type et, en soi, ce serait tordu comme situation.

[autre invité]

Régulièrement sur ce forum des intervenants ont souvent rappelé qu'il était déconseillé, dans cette période de changements et de suppressions de postes, de changer de type d'enseignement (cf. Passer du public au privé dans l'ancien forum). Donc tenez en compte, car certains ont fait des changements aveugles sans se préoccuper du sort réservé. Vous pourriez peut-être développer davantage les raisons qui motivent votre volonté de changement à ce moment là on pourrait vous aider à y voir plus clair.

[magnolia]

Merci beaucoup pour ces informations qui m'éclairent bien.
Comme vous me le proposez, je vais détailler mes motivations pour un éventuel changement :

Tout d'abord, je m'aperçois que je corresponds plus au projet éducatif de l'enseignement catholique. Comme chrétienne, ça me manque de ne pas pouvoir annoncer l'Evangile à mes élèves et les éduquer chrétiennement.

A cela s'ajoute que j'aimerais me stabiliser sur un poste classe (j'ai actuellement 2 quarts temps et un mi-temps et à cause de mon jeune âge il me faudrait attendre des années avant d'avoir un poste temps plein, sauf si je demande en ZEP : zone difficile. Or j'ai justement du mal au niveau de l'autorité…

L'idée que vous me donniez de rester fonctionnaire et de faire une demande d'enseigner dans le privé me séduit… mais vous me dites que c'est très difficile à obtenir… Quels types de "bonus" faudrait il avoir ?

Merci pour vos conseils…

[autre invité]

<<Tout d'abord, je m'aperçois que je corresponds plus au projet éducatif de l'enseignement catholique. Comme chrétienne, ça me manque de ne pas pouvoir annoncer l'Evangile à mes élèves et les éduquer chrétiennement.>>

Chère Magnolia, quand vous avez répondu la semaine dernière à propos du projet éducatif de l'enseignement catholique et que celui-ci vous correspondrait beaucoup mieux, sous-entendiez-vous que les élèves y auraient davantage le respect du travail et le travail des autres ? L'éducation devrait, qu'elle soit chrétienne ou non, être d'abord le respect inculqué sous toutes ses formes.